lundi 13 juin 2011

Portes entrebâillées et passion motarde

Col de Rousset


On a beau s'évader au bout du monde, on revient toujours sur ses pas. Pour fermer une porte laissée entrebâillée. Pour terminer une discussion entamée il y a bien longtemps. Pour embrasser un être cher — une sœur, un frère, un ami — dont l'absence nous pèse. Pour retrouver l'arôme envoutant d'un souvenir d'enfance. Ou pour reprendre une route que l'on n'a pas suivie jusqu'au bout. La vie n'aime pas les histoires inachevées. Qu'elles se terminent bien ou mal est sans importance, pourvu qu'il y ait une issue.


C'est pour ces raisons que je vais en France le plus souvent possible . Car mon histoire d'amour avec mon pays natal est loin d'être terminée. En fait, elle continue de s'écrire au présent. Par petites touches subtiles, avec une intensité décuplée comparativement aux premiers chapitres que j'ai l'impression d'avoir transcrits en dilettante. Sans technique. Sans presse — on n'a pas le sentiment d'urgence quand on est jeune —, mais aussi sans amertume.


Aujourd'hui, je réalise que j'ai vécu au Québec plus longtemps que dans l'Hexagone. Même si je ne le ressens pas avec la même imprégnation. Depuis quelques temps, je vais en France avec des amis d'ici. Pour faire un lien entre mes deux univers, pour conserver un certain équilibre. C'est ça, avoir le cul entre deux chaises. Puisque l'on est mal assis, on bouge, on se débat, on tourne en rond.


De gauche à droite, en partant du bas: Guy Parrot (bras croisés), Patrick Laurin (2e rang), Jean-Philippe Primeau,, Olivier Choquette, Dave Beaudoin, Richard Turenne (le grand, en arrière).
Là, je reviens d'un voyage de 15 jours en France. Un périple qui m'a mené à Paris, à St-Jean-de-la-Ruelle, chez ma sœur, à Dijon, pour les Coupes Moto Légende et dans la Drôme et l'Ardèche pour une balade à moto avec six amis montréalais. À qui j'ai tenté de faire découvrir et aimer ma région d'adoption — j'adore la Drôme, même si je l'ai découverte tardivement — ses routes sublimes, ses paysages grandioses, particulièrement ceux du Vercors, son histoire, sa gastronomie tout en finesse, ses parfums magiques.


Même si la température nous a parfois joué des tours, nous avons passé un séjour magnifique — et je pense parler au nom de tous en disant cela — à rouler sur des routes extraordinaires, au guidon de motos neuves parfaitement adaptées à notre environnement. Je doute que ceux qui ont pris part à ce périple, moi y compris, pilotent au quotidien avec l'intensité et l'audace dont nous avons fait preuve en Drôme. Quand je me remémore certaines de nos escapades sportives, (Col de Rousset, Mont-Ventoux, route entre Luc-en-Diois et Aspres-sur-Buëch, Gorges de l'Ardèche), je me dis qu'on s'est vraiment fait plaisir… sans retenue, sans gêne. Tout en partageant un moment mémorable avec des gens merveilleux.


C'est peut-être pour cette raison que la majorité des gens qui m'accompagnent en France reviennent, année après année. Comme moi, ils carburent à la passion et à l'amitié, les deux seules drogues auxquelles je m'adonne. Mais aussi parce que l'endroit est magique, surtout pour les motards dans l'âme.


Clin d'œil à Pierrot et à Patrick! En espérant que vous ferez tout le chemin avec nous l'année prochaine (une porte est restée entrebâillée…). ;-)

4 commentaires:

Patouristik a dit…

Quel beau voyage & quelle région magnifique. J'ai refait le voyage cette année, et espère en faire une tradition, un rendez-vous annuel.

Encré dans ma mémoire, le bitume qui se déroule devant moi lorsque que j'y suis fait vibrer ma passion pour la moto. Là bas dans ce pays qu'est la France, bien que certaine instance essais de brimer notre liberté, il est possible de vivre une passion motarde.

C'est là que réside mon amour envers la France, ici dans mon Québec natal cette liberté n'existe pas. Au delà de la liberté de vivre ma passion, il y a les gens, chaleureux, accueillant et simple que j'ai côtoyé qui me donnent envie d'y retourner. La topographie de la région donne des routes ou s'enchaine les virages sans arrêt, difficile de trouver mieux, voir impossible au Québec.

Amis du Québec ne vous inquiété pas, je vous aime, même si les routes sont ennuyantes et défoncer, même si peu d'entre vous remonter les files de trafic. Mais à choisir pour faire de la moto la France est gagnante ...

Il ne me reste plus à espérer gagner à la loterie afin d'y retourner à ma guise, ou bien peut-être qu'une motarde Française pourrais m'adopter … ;-)

Pierre G a dit…

Le plein de sensations !
Il n'y a qu'en moto qu'on peut faire vibrer autant de perceptions différentes...
Le yeux écarquillés par ces paysages grandioses et scrutant les lacets du bitume ;
Le nez rempli de tous les parfums de la haute Provence, au soleil ou sous la pluie ;
La peau réchauffée ou refroidie selon la météo ;
Les muscles de tout le corps sollicités par les freinages, les appuis, les accélérations ;
Les oreilles à l'écoute du régime moteur, du vent, des oiseaux, des cigales ;
Le coeur que l’amitié tient bien au chaud.
La porte est entr'ouverte... d'ores et déjà j'y mets le pied !
Et merci pour le clin d'oeil !

Didier a dit…

La planification du voyage 2012 débute... Je vous tiendrais au courant au fur et à mesure que j'aurais plus de détails. Mais ça risque d'être un voyage d'anthologie, avec un tracé de folie: Alpes, Drôme, Ardèche, Cévennes, Pyrénées orientales... En espérant vous y retrouver, tous! ;-)

Guy a dit…

Oh! Didier! Dis nous où signer, on est partant, peu importe la route, peu importe où tu nous mène!