lundi 26 novembre 2007

La moto c'est l'aventure!

Dimanche 19 août 2007

«Les voyages à moto nous font voir les choses d’une façon totalement différente. En voiture, on est enfermé. Parce qu’on y est habitué, on ne se rend plus compte qu’à travers les vitres on ne voit pas mieux le paysage qu’à la télé. On n’est plus que le témoin passif d’un spectacle ennuyeux, figé... En moto, plus d’écran. Un contact direct avec les choses. On fait partie du spectacle, au lieu d’être un simple spectateur. Le ruban de béton, qui se déroule en sifflant, à dix centimètres sous vos pieds, c’est vraiment un ruban de béton. Son image reste floue à cause de la vitesse, mais à tout moment on peut le tou cher du talon, tout reste accessible à la conscience immédiate...»


Ce passage extrait de «Traité du Zen et de l’entretien des motocyclettes» de Robert M. Pirsig illustre parfaitement les sentiments que je ressens lorsque je voyage à moto. Cette conviction d’être distinct, d’apprécier les choses de façon unique et différenciée. Ce besoin de raconter chaque aventure plus du point de vue des sensations que des faits précis — itinéraire, durée du voyage, coût... — lesquels sont immuables quel que soit le mode de transport choisi. Cette façon d’aborder le voyage nous distingue des automobilistes. Et explique en partie le mur d’incompréhension qui nous sépare. La difficulté que nous avons à leur faire comprendre nos états d’âme, à leur faire admettre la spécificité de nos besoins et de nos expériences. Car, pour nous, la destination est souvent une excuse, la route empruntée la justification de notre itinéraire et les conditions climatiques un élément de l’aventure. Et j’emploie ici le terme «aventure» à dessein. Car, pour moi, moto et aventure sont indissociables. Quand on est motocycliste dans l’âme, même la plus petite balade sur deux roues se transforme instantanément en événement. En un festival d’émotions, de sensations, d’images, d’odeurs, de sons qui vous restent gravés dans votre mémoire et vous reviennent subrepticement à l’esprit dans les moments les plus inattendus. Et vous permettent de chasser le blues de l’hiver. D’endurer la routine du 9 à 5. De passer à travers les vicissitudes de la vie tout en gardant le sourire, l’espoir.

La moto est avant tout un mode de vie, un état d’esprit, une philosophie. Et de même qu’on peut être croyant sans être pratiquant, on peut être motocycliste sans avoir de moto, à tout le moins de façon ponctuelle. Inversement, on peut posséder une moto sans être «motocycliste». Tout est question de perception, de passion. Aventure et passion: deux termes positifs qui évoquent le rêve et le plaisir, mais portent en eux la notion de risque, d’inconnu. De découvertes.

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